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L'été La vie ordinaire Les matins To begin, begin

La clarté des matins

Si petit soit le pas, il est celui que nous faisons et il nous fait.

Les Printemps Sauvages – Douna Loup

Cela fait des années maintenant que je vois la valeur du cadeau d’un jour neuf. C’est une révélation.

Chaque matin recommence, chaque jour, la lumière naît, chaque date nouvelle, cette magie incroyable reprend forme, quoi qu’il arrive et quoi qu’il soit arrivé, Aurore aux doigts de rose souffle son pastel sur le ciel, et c’est reparti pour un tour.

Le matin, lever le corps ensommeillé et balader les yeux mi-clos trop lourds dans le couloir sombre, dans la cuisine éteinte, dans le creux encore chaud de la nuit. Ouvrir les volets, saluer les oiseaux à l’oeuvre, le jardin différent, les restes de la nuit, de la pluie tombée dans un silence feutré. Dire Bonjour.

Faire bouillir l’eau, préparer une tasse. Verser le liquide et humer lentement le fumet délicat. Porter souvent un plateau vacillant dans le couloir toujours sombre où dorment encore les miens, et fermer la porte du bureau, celle qui coince un peu, frotter le bois contre le bois, doucement et ouvrir sur le ciel. Bonjour Ciel.

*

Je m’empresse chaque matin d’écrire. De décrire l’émotion encore douce qui n’a pas tout ravit. De poser tous mes zestes de calme et de clarté, avant l’embrouillamini des pensées, des choses à faire et des idées, qui se mêlent méchamment au temps, à la course, aux inquiétudes, aux mille choses d’aujoud’hui et rendent le tableau si vite brossé de faux, de lenteur pâle, de fatigue.

Je me dépêche de déclarer le monde, de le photographier, de capturer le flottement doux avant mes tempêtes intérieures, avant même de n’être plus capable de rien.

Le matin, vite écrire, ce texte et celui-là, ce petit mot, et puis un autre, avant le doute et les questions, avant les renoncements faciles. Le matin, vite agir, réagir avant l’épuisement ou la fatigue simple qui me gagne dans ces journées folles, dans ce monde urgent.

Midi et je ploie déjà, je ne suis plus la mienne, déjà usée, empiétée de la vie, du mouvement, teintée du jour bien malgré moi ; dix-neuf heures et je cède, au repos, au calme, à la lecture, sans plus rien inventer, créer, écrire.

J’attends demain matin pour tout recommencer. Avancer d’un pas de plus, léger, tranquille, sûr : Si petit soit le pas, il est celui que nous faisons et il nous fait ( et avec un peu de force et de persuasion il peut peut-être défaire quelques noeuds opérant dans notre société. Oui les défaire et laisser le flot couler ailleurs, sortir des barrages.) (ca, ce sont une infime partie des mots que j’ai trouvé dans une autre merveille Les Printemps Sauvages, dont je vous parle vite !)

Doux baisers.

Cenina

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2 commentaires

  1. Le blog est en friche où est la flamme qui l’animait ?

  2. Tout va bien par ici ?

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