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Je me suis revenue

J’ai passé la journée d’hier dans la foule et les gens. Un jour entier dans la ville provisoire, (pensée pour le livre bleu, pensée pour ZOE, pensée pour les oiseaux). Les voitures, le roulis, la musique. Puis les bureaux, les portes lourdes, les traces.

J’ai souri de joie pure à retrouver les miens, mes collègues, mon équipe, à sentir leur présence et m’installer au bureau de travail m’a semblé naturel, sain, un lieu pour travailler, loin d’ici, loin de la maison, un instant court et nécessaire. Un exercice.

Plusieurs fois, j’ai senti ma présence. Une sorte de socle, un poids de plus, une ancre. Je suis Une, vous êtes là, je suis bien heureuse de vous voir, de vous vivre, de vous sentir, d’entendre vos voix. Je vous traverse. Je suis entièrement là, le sentez-vous ? Je suis venue plus lourde, j’ai quelque chose en plus, c’est un cadeau du temps.

Le sentez-vous ? Le monde cherchera à détruire la plante fragile que je vous offre, bancale entre mes mains. Vous la détruirez d’un revers, volontairement ou par deux mots, malheureux, oubliés, innocents en couleur, pfiou, mon monde par terre et vos rires, douces diablesses ! Ma fragilité sous vos griffes… Mais vous ne savez-pas le nombre de chances que je porte en mon sein.

J’irai derrière une porte, renouveller l’entrain, recharger mon dedans d’air frais, d’air alcalin. Une tournée de mes sens : voir , souffler, tourner sur l’univers, entendre, être. Quelques secondes d’être et je vous reviendrai, sereine et neuve, avec entre les mains, ma pousse fragile, dôtée d’une petite feuille naissante. Plus forte.

Je reviendrai lentement dans un chuchotement bien à moi, vous me penserez perdue quand j’aurai simplement gagné une vie supplémentaire.

*

Hier le monde. Le tournis, le mouvement, le vent. Une pluie soudaine au milieu de l’après-midi, une chaleur lourde sur le corps, de drôles de petites inquiétudes oubliées. Mon centre.

Hier, la brume sur les montagnes floues et en son centre un arc-en-ciel m’a été offert deux fois en cadeau. Les yeux posés sur lui m’appellent : regarde Céline ! Oui, c’est moi que l’on nomme, quand de la poésie s’annonce. C’est à moi que l’on souffle les couleurs.

A plusieurs moments du jour, le temps, un instant a stoppé sa course : je me suis souvenue les mots, le carnet, mon ciel à embrasser. J’ai entendu ma peau, mes vaisseaux et le sang battant fou au dedans. J’ai senti ma chaleur, soulevé son doux manteau de vie, je me suis revenue.

Plusieurs fois dans le jour tranquille, moi avec moi, sensible mais entière, je me suis revenue. Je ne t’ai aimé que bien plus, le monde, un peu détaché de moi, tenu à légère distance. Ca a fonctionné parfaitement cette rencontre avec d’autres, ces retrouvailles avec une moi nouvelle, grandie.

Je me suis sentie exister, enfin, entrer dans une tendresse folle pour moi-même, mes faiblesses comme des enfants à protéger, des défauts qui sont miens et me font, que je défends maintenant avec grâce, sans plus jamais m’en excuser. M’excuser d’être ainsi ? Pourquoi ? Demander pardon d’être soi ? A qui ?

Je suis rentrée tranquille, entre les gouttes de pluie, les notes en bulle dans l’habitacle et le risque d’un contrôle de police vu l’horaire dépassé. Heureuse, un instant, un premier instant prometteur, un ok grand comme ça pour la vie qui s’avance. J’ai souri longuement, de tous les mots qui cognent des histoires qui me hantent, je me suis jurée de les raconter toutes, de devenir un écrivain.

Je reviens ce matin, à mon thé chaud, à mes fleurs du jardin en beauté de perles d’eau, à mon travail à faire, à mon Amour, et mes amours et ma maison. Aux oiseaux.

Dans la nuit tombante d’hier soir, voiture garée, musique éteinte et portail refermé, s’est détaché dans le bleu de mon ciel une ombre très aimée, quelqu’un qui m’attendait. J’ai compris tout le poids des choix, et l’aplomb du silence pour les faire.

Cette phrase, pour la première entendue dans un podcast avec Lou Doillon dans Remède à la mélancolie. Et lue ensuite dans le livre merveilleux Laissez-moi de Marcelle Sauvageot qui raconte si bien le désir, le chemin de s’entendre, de décider, de revenir à soi. Lisez-le !

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2 commentaires

  1. Sandy a dit :

    Ce soir l’orage à ma porte, la pluie sur les ardoises, je reviens te lire… Et c’est si beau, si vrai que c’ est trop lourd soudain pour moi… Le poids des mots sous ton style de dentellière…

    1. Cenina a dit :

      Ooh … Je t’embrasse Sandy.

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