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Ce que je ramène, des villes

La lumière !

Avez-vous remarqué combien les choses ont pris de la valeur ? Une somme de petites choses, jusqu’ici quotidiennes et « normales » qui sont d’un seul coup devenues exquises et nécessaires : sortir se promener un peu, aller au cinéma oublier l’ordinaire, aller au restaurant avec des gens qu’on aime, boire un thé ou un verre ensemble, rire.

Depuis un an déjà et toutes ces privations que nous n’attendions pas, ni que personne n’imaginait….

Avez-vous remarqué combien les choses que nous faisions avant avec tant d’évidence, ces choses que nous refaisons aujourd’hui, le coeur un peu tiré, légèrement pris en faute, elles deviennent incroyablement bonnes. Divinement suffisantes. Rares et précieuses.

Elles deviennent des souvenirs merveilleux. Ce merveilleux que nous gardions pour les grandes choses : un voyage lointain, pour ma part. Un trajet en avion, un bus, un taxi, un logement différent représentaient pour moi le meilleur souvenir à partager avec mes amours … Londres me manque, Venise n’en parlons pas, et tous ces ailleurs que nous avions prévus…

Des semaines, des mois entiers passés ici, dans la maison-cocon et soudain, la journée passée dans la ville d’à côté devient une merveille de ressource. La montée du Gourguillon , devient un périple magique, en quête de pierres rares et d’un peu d’eau à l’arrivée. La vue d’en haut, les pousses de crocus, la brioche aux pralines ramenée à la maison deviennent des trésors. L’or qui brille sur les façades de Fourvière devient un Vatican, et la dentelle dehors, que dire de cette beauté.

Sortir un instant de cette maison qui nous protège, de ce jardin qui nous accueille, pour retrouver le monde et ses couleurs, les murs, les gens, les pas pressés et les vitrines. Le bruit, la foule, des femmes traversant des trottoirs, la multitude dont on se charge pour mieux recommencer, pour se renouveler. Un puit que l’on recharge d’autre chose. Penser à ce que je ramène, des villes.

Ici, à la maison, je commande moins de choses. J’attends le jour d’une promenade pour acheter ce qu’il me manque et cela fait l’effet d’une fête ! Acheter des livres par plaisir, après avoir listé la somme de mes désirs,et en récompense d’avoir bien travaillé, acheter des produits pour le corps, des crèmes pour le visage, des soins pour mes cheveux, de nouveaux collants chauds et opaques, une boîte de chocolat pour mon solide amour, une bricole aux enfants, un gâteau trop sucré pour le soir. Un jour comme un cadeau.

Marcher ensemble dans des rues inconnues, lire en voiture et dans une silence tendre et respecté, dans le blanc laiteux du ciel ou glissés dans la nuit qui s’étend. Etre ensemble, autrement. Me gorger de lumières et de sons, de trottoirs et de toits, de fenêtres allumées, de portails de fer forgé, de noms sur les boîtes aux lettres, de courses à faire, encore, encore ! Avide soudain, de champs d’hiver et de nuages, de visages et de corps mouvants .

*

Et rentrer. Rechargée. Laisser glisser le vent sur mes vêtements salis de monde, déposer les manteaux, passer un moment sous la douche, préparer un feu dans le poêle, enfiler un pyjama moelleux, sortir du sac toutes les pages nouvelles, les titres prometteurs, hésiter sur celui qui sera le premier à être lu, dévoré, adoré. Croquer dans une chip et trinquer à cette journée solaire, sortie du lot mais par sa richesse. Lire, nichée, dans le coin gauche du canapé, sous la petite lumière, puis plus tard dans le creux de mon lit, fourbue et contente, de cette virée d’autre-chose, pleine de petits souvenirs merveilleux.

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