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L'été Listes de Choses Poésie

Choses de l’été dont je me souviens

Il y a ce petit bouquin, à l’entrée de ma chambre, posé debout, couverture de face, avec cette pivoine qui dévore la couverture de rose, et d’une touche de bleu. Au titre si doux « Choses dont je me souviens « . Point besoin de l’ouvrir pour être bercée de sa poésie. Je passe et me demande, qu’elles sont les choses d’été dont je me souviens, des choses sucrées, des choses beurrées, des choses d’avant :

  • Mes petits pieds d’enfant dans les bassines d’eau au retour de la plage
  • La toute petite chambre, qui n’en était pas une, tout juste la contenance d’un lit pour une personne, la tapisserie à fleurs énormes, la fenêtre sous la niche, le bureau minuscule dessous. Dormir là, à tout prix quand nous étions chez mamie, avec ma cousine.
  • Ado, l’immonde chambre au murs rouges sans fenêtre, les heures sous le casque du walkman et Fun radio pour me conter le monde, en attendant de m’échapper.
  • Les randos dans ces paysages atrocement merveilleux.C’était beau, oui, mais que veux-tu…Le dégoût depuis, des sommets, des lacs blancs, et des sacs à dos.
  • Sur l’île, nos balades à vélo vers le marché, vers le libraire, vers la plage, vers l’apéro : les rues désertes du soir, les jambes levées en roue libre, dans le descente, le vent sur la peau, le sentiment de liberté très fort.
  • Les soirs à s’asseoir, le nez dans les étoiles , les rêveries, refaire le monde.
  • Le libraire ambulant sur la place du marché, la librairie incroyable dedans, inattendue, et tous ces livres de poésie…
  • La pêche aux coques avec mon pépé râleur. Ma main si petite finalement, dans la sienne déjà nouée, ma joie, quand c’était mon tour d’y aller. Ma joie. Je me souviens.
  • La grande allée de sapins, le long du camping, l’odeur des dunes, le BN sans chocolat au goûter de la place, les culottes en coton après la baignade, le orange du auvent, la penderie/garde-manger en tissu.
  • Les raclettes du soir, après une journée de marche. Le dessert impossible que l’on nous forçait à manger.
  • Le droit de regarder Intervilles en mangeant une glace
  • Le vieux lit-canapé qui accueillait mes lectures, les papiers de médecins pour faire des dessins, les crayons de couleurs jamais taillés.
  • Les matins pain grillés, les discussions des adultes, ma tête endormie dans le Nesquick.
  • Les coquillettes au jambon dans la cuisine au carrelages bleus, la fenêtre sous le saule, les marches de pierre à l’entrée du jardin.
  • L’odeur du garage, la lumière clignotante, les petits sachets kraft contenants le raisin.
  • Mes jours seule, la peur du noir, la robe grise, mes pieds nus, l’écriture, le melon, et danser, danser souvent dans le salon un instant rien qu’à moi.
  • Après la longue route, le premier regard sur le pont rouge, ouvrir les vitres pour remplir l’air du vent sâlé et de l’odeur de l’eau, les premières secondes sur la terre ferme, et ce sentiment incroyable de rentrer chez moi à chaque fois.
  • Lire tard sous le toit de tôle du mobil-home fragile, sous l’orage effrayant. Lire beaucoup dans ces jours sans le net. Lire à deux, à trois, à quatre. Un grand silence ensemble, les pages qui tournent, les tongs qui claquent dehors, l’été tranquille, jusqu’à l’impatience.
  • Les cheveux de paille, soleilmerpiscine.
  • Les heures de contemplation à la plage, regarder le monde, les gens, le ciel, la mer, les bateaux, le phare, l’avion. Attendre.
  • Le pain frais du matin, beurré, et plongé, à peine, dans le café fûmant.
  • Les crêperies du soir, enfant, à l’heure où l’on dort d’habitude, le chocolat noir fondu, l’odeur incroyable de l’enfance.
  • Le mariage d’Hélène, dans la robe bleue qui tourne, celle cousue main.
  • Les marchés du soir, dépenser trop d’argent dans des bandeaux, des gaufres, des glaces, du vin, des bracelets coquillages, une robe à fleur, de grandes boucles d’oreilles.

Tout se mélange, tout se mêle, les âges, les odeurs, les sensations, les souvenirs, heureux pour la plupart, puissants, toujours présents dans ma vie. L’été , ou ces moments où nous sommes plus ensemble que jamais.

Après ce confinement ( très serein pour ma part, très tranquille, sans problème, quelle chance), j’ai une envie presque violente d’été, d’ailleurs, de sandales, de crème solaire, de glaces, de vélo, de fruits de mer, d’eau froide et cinglante, de cheveux de paille, d’apéro sous la Lune, de lire , de lire, de lire…et bizarrement d’être ensemble.

Et vous, de quoi vous souvenez-vous de vos étés ?

Pour l'heure j'ai oublié la poésie
Ma mémoire ne tente rien pour la retrouver
J'ai oublié tous les poèmes
L'oeil vague je regarde par la fenêtre s'étendre
L'ombre des arbres qui s'ennuient
Le soleil couchant éclaire un sentier
Un moine s'éloigne
Le feuillage cuivré d'un érable cache
Le campanile du temple
qui s'enfonce dans les profondeurs
Du village embrasé par l'automne
Détaché de toutes de choses
Je lève les yeux ver les nuages
Mon coeur est transporté
Le son d'un koto
Je suis heureux
Vieillir dans la sérénité
Bonheur suprême de l'homme sur cette terre
le coeur en paix
Qu'un chien aboie que le coq chante
Tout résonnera avec douceur à mon oreille

SÔSEKI - Choses dont je me souviens - 

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2 commentaires

  1. Sofia (matins_bleus) a dit :

    Comme j’aime ton écriture. Quel plaisir de te lire.

    1. Comme c’est gentil de le dire… merci !

Répondre à Sofia (matins_bleus) Annuler la réponse

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